Castes by Dario Alcide

Auteur:Dario Alcide [Alcide, Dario]
La langue: fra
Format: epub
Publié: 2022-09-30T22:00:00+00:00

CHAPITRE 19

10 juillet 2006, 10 h 17

Au-dessus de l’océan Atlantique

Malgré ce qu’elle tentait de laisser paraître, Venus n’était guère rassurée. Elle gardait les yeux fixés sur Sander Tveit, alors que la plus grande menace aurait dû être Asbjörn. Ce nouveau Choisi était l’œuvre du Scandinave. Du peu qu’elle en savait pour le moment, c’était sa famille qui avait veillé le corps inanimé d’Asbjörn pendant plus de deux-cents ans. Parce qu’il était récent, Tveit ne pouvait pas être un danger sérieux pour elle. Mais il était armé et elle avait été délestée de son Walther.

Elle pensait pouvoir se fier à la parole d’Asbjörn, dans l’immédiat en tout cas, mais Sander Tveit ne lui avait même pas adressé un mot depuis leur première rencontre, quelques minutes plus tôt sur le tarmac. C’était son jet, ou du moins celui de sa famille. Les Tveit, de ce qu’en avait dit Asbjörn, étaient propriétaires d’une petite chaine hôtelière en Norvège. Une grosse partie de leur fortune d’origine provenait du Vampire. C’était ainsi qu’il s’était assuré leur loyauté.

— La plupart du temps, l’or suffit à garder les humains sous ta coupe, avait-il souri. Parfois, il faut y ajouter des menaces, mais ceux-là ne sont jamais totalement fiables. Ils saisissent la moindre occasion pour te trahir, voire t’éliminer eux-mêmes.

— C’est pareil avec les Choisis, non ?

— En ce qui me concerne, que l’on parle d’humains ou de Choisis, il s’agit du même bétail.

Asbjörn avait asséné cela en regardant Sander droit dans les yeux. Comme beaucoup de jeunes Choisis, ce dernier se pensait devenu indestructible. C’était souvent l’erreur fatale qui jetait les nouveaux immortels droit dans les griffes des chasseurs de Vampires. Et il y en avait un paquet !

Venus se souvint de quelques débats avec Nemesis et Lörnst qui avaient tendance à considérer les Choisis comme de simples humains un peu plus résistants. Si la Sang-pur comprenait à présent ce point de vue, elle avait encore du mal à l’adopter.

— Et où est-ce qu’on va ? demanda Venus.

— New York ! J’ai cru comprendre que c’était ton domaine. J’ai pensé que ce serait une bonne idée, non ?

Venus garda le silence. Avait-elle un territoire ?

— C’est surtout à l’opposé de l’endroit où se trouve Nemesis, pour le moment. Cela me donnera un peu de répit.

Installé dans son fauteuil en cuir, les jambes croisées, Asbjörn reporta son attention sur Venus. Il la dévisagea de nouveau. Il semblait avoir autant de questions à lui poser qu’elle en avait en tête elle-même. Une secousse de turbulence prit le vieux Vampire par surprise et il agrippa les deux accoudoirs en grimaçant. Venus sourit, mais ne fit aucun commentaire. Cet homme vivait depuis plusieurs millénaires, mais il découvrait à peine le monde moderne. Il n’avait pas encore l’habitude des avions. Certains humains nés à cette époque ne s’y faisaient jamais.

Asbjörn capta le sourire moqueur de Venus et haussa un sourcil.

— Tu t’amuses ?

— Pas vraiment, répondit-elle sans pour autant se départir de son sourire. Disons que je trouve le contraste intéressant.

— Quel contraste ?

— Un vieux Vampire, qui me menace et se débarrasse de Kaïl en un rien de temps, mais qui panique à la moindre secousse.

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